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août 2024

Pourquoi fermons-nous parfois les yeux sur les questions financières ?

Qui ne s’abstient jamais délibérément de vérifier son solde après une escapade en ville ou une après-midi de shopping... ? Mais quelles sont les conséquentes négatives de ce comportement ?

Imaginons que vous soyez souvent sorti au restaurant ces derniers temps, peut-être plus que votre budget vous le permet. Vous avez conscience qu’il serait bon de consulter votre compte en banque pour constater l’ampleur des dégâts, mais chaque fois que vous y pensez... Vous repoussez l’échéance.

Vous souffrez probablement du syndrome de l’autruche, la tendance à ignorer ou à éviter les informations désagréables. Il se manifeste, par exemple, lorsque vous savez que vous devez remplir votre déclaration d’impôts, mais que vous repoussez sans cesse l’échéance, car vous redoutez de découvrir le montant à payer.

La phobie financière

Il nous arrive à tous de faire l’autruche de temps en temps. On se dit qu’on est occupé, qu’on le fera plus tard ou que ce n’est tout simplement pas le moment. Cependant, il convient de faire preuve de vigilance, car ce déni peut prendre des formes plus profondes. Selon les chercheurs de l’université de Cambridge, environ 20 % de la population souffre d’une certaine forme de phobie financière. Cette attitude ne semble pas forcément liée à un manque de connaissances financières.

Les personnes très instruites semblent également concernées par le syndrome de l’autruche. Elles ne manifestent pas de comportements irréfléchis et ne jettent pas l’argent par les fenêtres. En revanche, elles se trouvent dans une situation qui leur rend très difficile la gestion de leurs finances et ne souhaitent donc pas faire face à leurs problèmes d’argent. Il peut être tentant de considérer cette attitude comme de la paresse. Pourtant, ces personnes font parfois tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter l’information, même si celle-ci est facilement accessible.

Ce phénomène n’est pas lié à un manque de connaissance

D’un point de vue purement rationnel, rien ne justifie la politique de l’autruche. Bien au contraire, s’il y a un problème, il est préférable de prendre les choses en main avant que la situation ne s’aggrave.

Alors pourquoi nous comportons-nous de la sorte ? Ce phénomène s'explique par plusieurs facteurs, mais une chose est sûre : nos décisions financières sont étroitement liées à nos émotions.

En d’autres termes, nous pensons souvent que nous traitons les questions d’argent de manière rationnelle, alors qu’en pratique, nous sommes largement influencés par nos émotions et nos mécanismes psychologiques. Ce phénomène n’est pas lié à un « manque de connaissances ou d’intelligence », mais plutôt à des influences auxquelles nous avons du mal à échapper, même si nous sommes dotés d’une grande intelligence.

L’humain n’aime pas le changement

En 2000, Daniel Kahneman a reçu le prix Nobel d’économie pour son travail sur l’application des connaissances psychologiques à la théorie économique. Parmi les découvertes de Kahneman, penchons-nous sur le phénomène du « biais du statu quo », en d’autres termes, le fait que les gens ont tendance à préférer la situation actuelle au changement, même si ce changement peut aboutir à de meilleurs résultats.

En termes financiers, on peut dire qu’une personne préfère s’en tenir à une stratégie d’épargne inefficace ou à un prêt hypothécaire défavorable parce que cela lui semble plus facile que d’affronter la complexité et l’incertitude d’un changement.

Une mauvaise nouvelle ? Non merci…


Autre exemple, nous préférons généralement recevoir de bonnes nouvelles que des mauvaises. Nous avons tendance à faire des prédictions optimistes et à nous souvenir davantage des événements positifs que des événements négatifs. De plus, et ce point est essentiel dans le syndrome de l’autruche, nous prêtons plus d’attention aux informations positives que négatives.

En effet, les gens ont tendance à regarder combien d’argent a été versé sur leur compte au début du mois et préfèrent ne pas voir combien d’argent a disparu à la fin du mois.

Notre préférence pour les nouvelles positives nous pousse à pratiquer la politique de l’autruche.

Quelles sont les conséquences de cette attitude ?

Fermer les yeux sur ses dépenses peut avoir de graves conséquences sur votre bien-être financier. En effet, ignorer votre situation financière risque de vous attirer des ennuis plus rapidement, sans même vous en rendre compte. Les factures s’accumulent et les dettes se creusent sans que l’on s’en aperçoive, ce qui entraîne non seulement un stress financier, mais aussi un sentiment d’impuissance et de perte de confiance en soi.

En outre, ce comportement est susceptible de compromettre vos objectifs à long terme, par exemple votre épargne pour l’acquisition d’un logement ou votre retraite. Si vous n’avez pas une vision réaliste de votre situation financière, vous ne pouvez pas développer des stratégies efficaces pour atteindre ces objectifs. En outre, l’absence de planification financière vous fait passer à côté d’opportunités intéressantes, par exemple des investissements rentables ou l’optimisation de votre déclaration d’impôts.

Fermer les yeux sur sa situation financière peut également affecter votre santé mentale. Le sentiment constant d’être menacé par des factures et des obligations financières inconnues est un facteur d’anxiété et de dépression. Cette situation crée une spirale négative qui vous incite encore plus à ignorer vos problèmes financiers.

Comment surmonter ce syndrome de l’autruche ?

Si vous avez l’impression que votre attitude vous met régulièrement des bâtons dans les roues, commencez par reconnaître que vous allez devoir lutter contre ce comportement. Parfois, il ne s’agit pas tant d’un défi financier que d’un défi mental, dans le but de tout mettre en œuvre pour faire baisser votre anxiété financière et pas forcément de dépenser moins ou de gagner plus d’argent.

  • Si vous percevez un revenu fixe, mieux vaut vérifier votre solde le jour du versement de votre salaire, pour partir d’une position relativement forte. Avancez ensuite progressivement, par exemple en essayant de consulter votre compte toutes les semaines. Prenez le temps d’observer ce que vous ressentez lorsque vous voyez le montant s’afficher.

  • Sollicitez l’aide d’un ami ou une personne de connaissance et prenez le temps de discuter de votre situation. Il est parfois utile de demander l’avis à une personne extérieure, plus objective et moins impliquée émotionnellement.

  • Élaborez un plan structuré pour maîtriser vos finances. Commencez par de petites étapes réalisables. Par exemple, fixez un rappel hebdomadaire pour passer en revue vos dépenses ou mettez des alertes dans votre agenda pour mettre de l’ordre dans vos dossiers. Cette habitude vous aidera à réduire le sentiment de surcharge, tout en vous habituant progressivement à gérer votre argent.

  • Si cela peut vous aider, automatisez au maximum vos processus financiers, vous devrez moins réfléchir à payer vos factures ou à mettre de l’argent de côté. Ainsi, vous réduisez la charge mentale et vous vous assurez que vos finances restent en ordre sans devoir vous en occuper en permanence.

  • Utilisez une banque ou une appli qui envoie une mise à jour du solde dès que vous dépensez de l’argent. Cela vous aidera également à suivre vos dépenses.

  • Bien que le manque de connaissances ne soit pas la principale cause du syndrome de l’autruche, renforcer vos connaissances dans le domaine financier vous aidera à vous sentir plus en confiance dans votre capacité à gérer votre argent. Plus vous en saurez, moins vous vous sentirez anxieux au moment de prendre des décisions.

Avez-vous une question à nous poser ? Nous vous rappellerons au moment qui vous convient.

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