Votre habitation est entièrement payée ou le sera dans les prochaines années ? Il est utile de commencer à réfléchir à la prochaine étape. Voici quatre options, avec leurs principaux avantages, inconvénients et points d’attention.
Le remboursement mensuel d’une maison peut peser lourd sur le budget familial. Selon les chiffres de BNP Paribas Fortis, le leader du marché belge en matière de crédits hypothécaires, le montant moyen des mensualités s’élève à 833 € pendant 19 ans.
Bien que les jeunes générations (qui contractent des hypothèques de plus en plus longues) ne soient pas encore concernées, il peut s’avérer utile pour les quinquagénaires et les sexagénaires de réfléchir à leurs projets futurs. Une fois l’hypothèque remboursée, la situation financière peut changer radicalement.
Mais que faire de cet argent « supplémentaire » ? Voici quelques solutions possibles :
La solution la plus simple est d’économiser votre argent. Sur les comptes réglementés et non réglementés, votre épargne est protégée jusqu’à 100 000 € par personne et par banque. En outre, les comptes réglementés garantissent un rendement minimum. L’épargne est donc le choix le plus sûr si vous avez déjà des projets ou souhaitez mettre un peu d’argent de côté en prévision des imprévus.
L’épargne n’est pas onéreuse : l’ouverture et la gestion d’un compte sont totalement gratuites dans certaines banques (comme NIBC), et les intérêts de l’épargne sont exonérés d’impôt jusqu’à 980 € par personne en 2021, s’ils sont placés sur un compte réglementé. Par ailleurs, l’épargne n’est pas non plus exposée aux aléas de la bourse, elle est immédiatement disponible et plus liquide que les biens immobiliers.
Quoi qu’il arrive, l’épargne reste un choix solide pour la fondation de votre capital. En outre, il est également judicieux de se diversifier, par exemple en plaçant votre argent dans l’immobilier et/ou les investissements.
Selon les chiffres de la Banque Nationale de Belgique, environ sept familles belges sur dix vivent dans leur propre maison ou appartement. Près d’une personne sur cinq possède même plus d’un bien immobilier, qu’elle utilise pour ses besoins propres ou qu’elle loue. Il peut s’agir d’une maison, mais aussi d’un garage ou d’un kot d’étudiant. Les Belges ont bel et bien une brique dans le ventre, et aucune crise ou virus ne semble les décourager.
Les Belges investissent principalement dans l’immobilier résidentiel. C’est le marché que nous connaissons le mieux et sur lequel il est aisé d’obtenir des conseils et des informations de manière indépendante. Si vous souhaitez investir dans des biens commerciaux tels que des bureaux, des chambres d’hôtel, des unités de PME, etc., mieux vaut vous appuyer sur les conseils d’un expert.
Un investissement immobilier vous assure à la fois une augmentation de la valeur à long terme et la génération d’un revenu supplémentaire régulier grâce aux revenus locatifs. La fiscalité favorable aux revenus locatifs constitue donc un atout majeur pour ceux qui souhaitent investir dans des biens à louer : en Belgique, vous n’êtes pas imposé sur les revenus locatifs réels si le locataire n’utilise pas le bien à des fins professionnelles, mais sur la base du revenu cadastral indexé. Pour un usage professionnel, on utilise le revenu cadastral indexé pour déterminer la limite inférieure du montant imposable. La base imposable d’un bien loué à des fins professionnelles est donc au moins aussi élevée que celle d’un bien loué à un particulier qui n’utilisera pas le bien à des fins professionnelles. En outre, si vous améliorez la qualité de vie et rendez le bien plus efficace sur le plan énergétique, vous avez droit à de nombreuses allocations.
L’immobilier est un investissement tangible qui inspire confiance à de nombreux Belges. Se loger est un besoin fondamental. Les familles étant de plus en plus nombreuses, mais aussi de plus en plus de petites, il y a toujours un « marché ». Si l’investissement dans des biens immobiliers supplémentaires présente des avantages, certains inconvénients et risques méritent également d’être pris en compte.
Nous l’avons constaté au cours des dernières décennies, les prix de l’immobilier ne semblent presque jamais baisser. Mais le marché de l’immobilier n’est pas à l’abri pour autant. Dans les années 1980, par exemple, les prix ont chuté de 30 % dans notre pays.
Investir dans l’immobilier est une activité à long terme qui requiert généralement un immense investissement financier en une fois, sans parler des frais uniques : honoraires, taxe d’enregistrement, TVA sur les nouvelles constructions et autres frais d’acte. Si vous vendez un bien dans les cinq ans, 16,5 % supplémentaires vous seront facturés sur la plus-value.
La gestion, l’aménagement et l’entretien engendrent, eux aussi, des frais supplémentaires. Si vous louez votre propriété, vous devez savoir que vos locataires possèdent des droits. En outre, le risque de non-paiement ou de paiement tardif n’est pas à prendre à la légère. Sans oublier que, si vous ne trouvez pas de locataire, le coût de l’inoccupation peut s’avérer, lui aussi, important.
Lorsque vous investissez dans un bien physique, vous prenez un risque de concentration. En général, vous investissez beaucoup d’argent dans un seul type de bâtiment à un seul endroit. Par conséquent, le risque n’est pas réparti. Enfin, avec les biens immobiliers physiques, il faut penser à l’avenir. Que faire en cas de décès ? Vos héritiers voudront-ils reprendre la gestion après vous ?
Vous souhaitez investir dans des biens immobiliers physiques supplémentaires ? Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Mieux vaut prévoir une certaine marge de manœuvre pour les dépenses imprévues (fuite d’eau, panne de chaudière, etc.) de deux biens. Veillez donc à garder une réserve disponible immédiatement.
Autre option à envisager si vous cherchez des rendements potentiellement plus élevés : l’investissement. Selon une étude menée par le Crédit Suisse, le rendement historique (au niveau mondial) au cours des 120 dernières années avoisine les 5,4 % par an pour les actions et 2 % pour les obligations à long terme (en tenant compte de l’inflation), et ce, malgré tous les krachs boursiers. À long terme, l’investissement peut donc permettre de diversifier une partie de votre patrimoine. Toutefois, ne perdez pas de vue que les performances passées ne constituent pas un indicateur des résultats futurs.
En matière d’investissement, il existe une relation étroite entre les risques que vous prenez et le rendement potentiel. Plus vous prenez de risques, plus le rendement potentiel est élevé (mais aussi plus les pertes potentielles sont importantes). Et plus les risques que vous prenez sont faibles, plus le rendement potentiel (et la perte potentielle) est faible. Que vous ayez le goût du risque ou non, l’argent que vous investissez dans des actions, des obligations, des fonds de placement, des produits structurés, des options, des warrants et d’autres instruments financiers est moins bien protégé que l’épargne. En effet, les actions, les obligations, etc. ne bénéficient pas de la même protection que l’épargne. Celle-ci protège les avoirs jusqu’à 100 000 € par personne et par banque, grâce au système de garantie des dépôts.
Si vous optez pour un investissement, il vous faut également tenir compte de la volatilité, car les prix fluctuent. Veillez donc à investir à long terme pour atténuer ces fluctuations intermédiaires. Pour mieux répartir les risques, investissez dans différents produits (actions, obligations, etc.), différentes régions et différents thèmes. Ne placez pas tout votre argent en une seule fois.
Enfin, pensez à prendre en compte les différents coûts susceptibles d’entamer votre rendement potentiel, par exemple les frais de transaction, les impôts boursiers, les droits de conservation, les droits d’entrée, les précomptes mobiliers sur les revenus d’investissement (tels que les dividendes), etc.
Si un jour, dans votre vie, vous réalisez que posséder plus d’argent ne vous rend pas plus heureux, ou si vous souhaitez donner un coup de pouce à vos enfants, vous pouvez, par exemple, opter pour une donation. Sachez toutefois qu’il ne suffit pas de simplement donner votre argent (sauf si vous n’avez pas d’enfants et que n’êtes pas marié(e)).
Pour comprendre les règles en matière de droit des donations, il faut tenir compte du droit des successions. Cette loi prévoit que votre conjoint et vos enfants sont des héritiers protégés. Ils ont droit à une part minimale de la succession, également appelée « réserve ». Ensemble, vos enfants ont droit à au moins la moitié de votre capital, quel que soit leur nombre. Votre conjoint doit hériter d’au moins la moitié de votre patrimoine, le minimum étant l’usufruit de la maison familiale et de l’équipement ménager.
Si, de votre vivant, vous avez fait don de plus de la moitié de la réserve à un ami, votre enfant pourra réclamer cette réserve. En effet, celle-ci n’est pas seulement calculée sur les biens que vous laissez derrière vous à votre décès. Les dons passés, entre autres, sont également ajoutés ici après déduction des dettes. Il faut donc en tenir compte.
Une donation est généralement effectuée de deux manières : par virement bancaire ou par acte notarié. Pour les dons de biens meubles (tels que des espèces) en ligne directe et entre époux et cohabitants légaux (en Région flamande, sous certaines conditions, même entre cohabitants de fait), le bénéficiaire paie des droits de donation de 3 % en Région flamande et en Région de Bruxelles-Capitale et de 3,3 % en Région wallonne.
À titre de comparaison : les droits de succession pour les héritiers en ligne directe et entre époux et cohabitants légaux en Région flamande sont calculés selon des tranches progressives de 3 % à 27 % (sous certaines conditions, ce principe s’applique également aux cohabitants de fait en Région flamande). Dans les Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale, le calcul se base sur des tranches progressives de 3 % à 30 %.
Vous envisagez de faire une donation ? Dans ce cas, nous vous conseillons toujours de consulter un notaire ou un autre expert au préalable. Il vous renseignera sur les éventuelles clauses à intégrer à votre donation. La donation possède l’inconvénient majeur de disparaître définitivement de votre patrimoine : il est pratiquement impossible d’annuler une donation. Veillez donc à suffisamment vous informer et prenez votre décision en connaissance de cause.