Retirer de l’argent à un guichet automatique neutre

En 2000, la Belgique comptait environ 17 800 agences bancaires. À la fin de l’année 2020, il n’en restait plus que 4 200. Il est étonnant de constater que le nombre de distributeurs automatiques de billets est resté relativement stable au cours de cette période. Selon les chiffres de Febelfin, le nombre de distributeurs automatiques est passé de 6 700 en 2000 à environ 6 400 en 2020. Cependant, à plus court terme, les choses sont différentes, puisqu’en 2015, on comptait encore 8 700 guichets automatiques.

Ces dernières années, le nombre de distributeurs automatiques n’est pas le seul à avoir diminué. Le nombre moyen de retraits par distributeur automatique est également en baisse. Alors qu’un distributeur automatique était utilisé 91 fois par jour en moyenne en 2015, il ne l’était plus que 65 fois en 2020. La baisse du nombre de retraits est, bien sûr, influencée par la crise du coronavirus, qui a donné un coup de pouce supplémentaire au secteur des paiements numériques. En revanche, nous retirons plus d’argent qu’auparavant. En 2015, les Belges retiraient en moyenne 142 € à chaque visite, contre 172 € en 2020.

Pourquoi un nouveau réseau de distributeurs automatiques ?

L’argent liquide perd de sa popularité. Il est donc coûteux pour les banques de maintenir opérationnel leur propre réseau de guichets automatiques. Chaque retrait ou dépôt au guichet automatique coûterait 0,54 € à une banque, selon des recherches portant sur 2015 et 2016.

Outre les coûts élevés, la concentration des distributeurs automatiques n’est pas uniforme dans sa répartition. Aujourd’hui, pas moins de 82 % des guichets automatiques des grandes banques sont situés à moins d’un kilomètre les uns des autres. Une distance de 185 mètres à peine sépare la moitié d’entre eux.

C’est pourquoi quatre grandes banques belges (Belfius, BNP Paribas Fortis, CBC et ING) ont décidé de s’associer pour déployer un réseau de distributeurs automatiques de billets neutres, sans attachement à une banque particulière. Il s’agit de Batopin (Belgian ATM Optimisation Initiative). Parallèlement, leurs guichets automatiques seront progressivement supprimés.

Entre-temps, un certain nombre de points CASH Bancontact – tel est le nom de ces machines – sont déjà en service (une vingtaine en décembre 2021). L’objectif est de rendre opérationnels 2 240 points CASH Bancontact d’ici à la fin 2024. La mise en place de ce nouveau réseau coûterait environ 100 millions d’euros.

Les campagnes disposeront-elles également de guichets neutres ?

La sélection d’un nouveau point CASH résulte d’une analyse de divers éléments : géographie, facteurs démographiques, besoins locaux, chiffres concrets de l’utilisation de CASH dans le quartier, etc.

Les points CASH Bancontact sont situés aussi bien dans des zones fortement peuplées comme Hainaut et Liège, que dans des zones rurales comme Stavelot. Sur la base d’une étude menée par la Banque Nationale de Belgique, il a également été décidé d’installer une vingtaine de points CASH Bancontact dans des endroits vulnérables à faible densité de population.

Les points CASH Bancontact sont-ils sécurisés ?

Selon Batopin, tous les distributeurs automatiques sont conçus selon des normes de sécurité très strictes, dans le respect des directives du ministère de l’Intérieur. Ils sont équipés d’une surveillance par caméra et d’un service d’assistance en cas de problème. Par ailleurs, le clavier est sécurisé, de sorte qu’il est impossible qu’une autre personne regarde par-dessus votre épaule.

Comme les autres distributeurs automatiques, ils avalent votre carte si vous saisissez à plusieurs reprises un code PIN erroné ou si vous oubliez de la reprendre. Dans ce cas, vous pouvez en demander une nouvelle auprès de votre banque.

Qu’en est-il des banques qui ne font pas partie du réseau Batopin ?

Les points CASH Bancontact neutres et le réseau Batopin sont une initiative commune des quatre grandes banques belges. Ce n’est d’ailleurs pas la première en Belgique. AXA, Argenta, Crelan bpost et vdk bank collaborent déjà sous le nom de JoFiCo (Joint Financial Company) pour la gestion et l’entretien de leurs guichets automatiques. En 2020, JoFiCo a signé le renouvellement de tous ses guichets automatiques existants (environ 1 500) et leur fonctionnement sur sa propre plateforme logicielle (pour l’instant) distincte de celle de Batopin. Actuellement, les banques ne parlent pas de réduire leur nombre.