Envie de prendre quelques mois ou même une année rien que pour vous ? L’idée fait rêver, mais quelles sont les questions financières à prendre en compte pour préparer un congé sabbatique comme il se doit ?
En Belgique, les travailleurs ont droit en moyenne à 28 jours de congés par an. Sortir de son quotidien permet de prendre du recul et recharger ses batteries. Mais parfois, le besoin d’une pause plus importante se fait ressentir. Que diriez-vous de consacrer quelques mois, un semestre ou une année entière à vous-même et/ou à votre famille ? Pour vous rapprocher de vos enfants ou de votre partenaire, pour vous retrouver, pour apprendre un nouveau domaine, pour rénover votre maison, pour explorer le monde, pour prendre un moment de pause dans votre vie trépidante, pour créer votre propre entreprise… il y a mille et une raisons de prendre un congé sabbatique.
Ces dernières années, nous nous éloignons de plus en plus du traditionnel 9 à 5. Grâce aux évolutions technologiques et sociales, nous ne nous sentons plus toujours obligés de travailler dans la structure traditionnelle de l’entreprise. Prendre un congé à long terme devient monnaie courante. Au lieu de reporter nos rêves à l’âge de la retraite, nous préférons profiter pleinement de la vie sans attendre. Il n’y a pas d’âge pour prendre une année sabbatique.
Quel que soit votre enthousiasme pour vos projets ou vos rêves, un congé sabbatique vous rend vulnérable sur le plan financier. Pour prendre un moment pour vous en toute sérénité, une préparation minutieuse est indispensable. Quelles sont les questions financières à se poser avant un congé sabbatique ?
Avant de vous interroger sur vos finances, vous devez savoir à quelle activité sera consacré votre congé. Cela peut sembler évident, mais il nous arrive parfois de prendre impulsivement une longue pause du travail sans tenir compte de l’aspect financier. Réfléchissez aux raisons qui vous poussent à prendre un congé sabbatique, aux objectifs que vous souhaitez atteindre et prenez le temps d’en discuter avec votre entourage.
Une fois votre but fixé (dans les grandes lignes), il est temps de réfléchir aux détails, afin de vous préparer financièrement au mieux. Voici quelques questions pour vous aider à vous lancer :
Si vous décidez de cesser de travailler pendant une longue période, vous ne percevrez plus de salaire ni d’indemnités, vous perdrez vos avantages sociaux et vous n’accumulerez plus de congés ni de droits à la pension.
Ceci s’applique lorsque vous démissionnez, mais aussi lorsque vous demandez un congé sans solde. Le congé sans solde n’est pas un droit. Votre employeur peut vous l’autoriser, mais il n’est pas obligé de le faire. Si vous parvenez à un accord avec votre employeur, il est préférable de fixer clairement la date du début de votre congé sabbatique et celle de votre reprise du travail. Vous pouvez également stipuler par écrit l’utilisation de certains avantages sociaux (tels qu’un ordinateur portable ou un téléphone professionnel), mais il s’agit ici encore d’une faveur et non d’un droit. La grande différence entre le licenciement et le congé sans solde réside dans le fait qu’en cas de congé sans solde, vous continuez à accumuler de l’ancienneté. Votre congé sans solde est donc pris en compte dans le calcul de la période de préavis en cas de licenciement. Sachez qu’il est également possible d’être licencié·e pendant votre congé sans solde.
Si vous prenez un congé sabbatique, par exemple pour poursuivre des études, vous occuper d’un enfant (de moins de 8 ans) ou d’un membre de votre famille gravement malade, il vous faut demander un crédit-temps avec motif. Le crédit-temps avec motif est un droit du salarié que l’employeur ne peut pas refuser si vous remplissez toutes les conditions requises. Grâce à ce crédit-temps, vous bénéficiez non seulement d’avantages sociaux, mais vous êtes également mieux protégé·e que si vous preniez un congé sans solde.
Bien que le terme « sabbatique » évoque généralement une pause dans la vie professionnelle, il est également possible de travailler pendant votre congé. Vous pouvez, par exemple, travailler comme saisonnier dans un autre pays pour compléter votre budget voyage tout en vivant une expérience culturelle unique. Un travail comme intérimaire est également envisageable si vous restez en Belgique pendant votre congé sans solde. Évitez cependant les actes de concurrence déloyale en vous mettant au service d’une entreprise concurrente.
L’étape suivante à franchir pour prendre un congé sabbatique en toute sérénité consiste à dresser un bilan complet de votre situation financière actuelle. Pour ce faire, il ne suffit pas de consulter l’état de vos comptes, mais bien d’évaluer vos habitudes en matière de dépenses au cours des dernières années. Faites la distinction entre les dépenses essentielles et non essentielles (telles que l’alimentation, les transports, les vêtements, le logement, l’énergie, les frais de scolarité de vos enfants, etc.). Pensez également à prendre en compte les avantages dont vous bénéficiez actuellement de la part de votre employeur et qui disparaîtront, notamment les chèques-repas. Ceci vous donnera une idée globale de vos dépenses habituelles.
Outre vos dépenses courantes, il vous faudra également prévoir le coût de votre congé sabbatique, qui dépendra entièrement de vos envies. Si vous partez en voyage, vous devez penser aux frais de subsistance, aux frais de voyage, à l’assurance, aux éventuels frais de visa, etc. Si vous souhaitez suivre une formation, pensez aux frais d’inscription, au matériel pédagogique, aux frais de transport, à l’achat d’un (nouvel) ordinateur portable ou éventuellement aux frais de garde de vos enfants.
Une fois établi le montant de vos dépenses actuelles et futures, vous pouvez commencer à calculer le montant nécessaire à votre congé sabbatique. Pensez également aux dépenses évitables ou aux astuces pour dépenser moins pendant votre congé :
Cette analyse vous aidera à déterminer le montant dont vous avez besoin pour financer votre congé sabbatique et vous donnera un aperçu de votre situation financière actuelle. Possédez-vous déjà suffisamment d’argent sur votre compte d’épargne ou sur vos placements pour commencer votre congé sabbatique ou devrez-vous encore épargner pendant quelque temps ? Quoi qu’il en soit, pensez à prévoir une marge de manœuvre.
Il est important de prévoir une petite réserve pour faire face aux coups durs, qui correspond environ à 10 % ou 20 % de votre budget. Cet argent pourra aussi vous être utile dans des situations d’urgence qui ne sont pas directement liées à votre congé sabbatique (par exemple si votre machine à laver tombe en panne). Ainsi, vous gagnez en liberté pendant votre congé sabbatique et vous êtes à même de saisir les opportunités qui se présentent à vous (quelles qu’elles soient).
Si l’envie de vous évader vous démange, il vous faudra préparer minutieusement votre année sabbatique. Vos finances sont insuffisantes ? Pensez à mettre de l’argent de côté. À partir du moment où vous savez combien il vous manque pour commencer votre année sabbatique, il ne vous reste plus qu’à décider quand vous voulez la commencer ou combien d’argent mettre de côté chaque mois.
Le montant et la durée de l’épargne dépendent également de votre discipline. Il peut être judicieux de mettre en place un ordre d’épargne automatique en début de mois pour éviter les tentations. Bien entendu, vous pouvez d’ores et déjà envisager de mettre un terme à certaines dépenses, par exemple vos abonnements.
Si vous épargnez en vue de vous offrir un congé sabbatique, il est logique de vouloir que votre argent vous rapporte le plus possible. Vous envisagez d’épargner pendant plusieurs années ? Alors, mieux vaut opter pour un compte d’épargne assorti d’une prime de fidélité plus élevée. Cette prime constitue un intérêt supplémentaire que vous percevez lorsque l’argent reste sur votre compte pendant une année entière. Si vous avez l’intention de laisser votre argent sur votre compte pendant une longue période, mieux vaut donc choisir un compte qui offre une prime de fidélité plus élevée.
Vous envisagez de prendre votre congé sabbatique dans six mois ? Optez pour un compte d’épargne avec un taux de base plus élevé. Le taux de base est le taux d’intérêt obtenu quelle que soit la durée pendant laquelle l’argent reste sur votre compte.
Enfin, si vous avez déjà mis de côté une belle somme, mais que votre congé ne commence que dans quelques années, outre un compte d'épargne avec une prime de fidélité plus élevée, un compte à terme est une solution envisageable. Il s’agit d’un compte d’épargne sur lequel vous placez de l’argent pour une durée prédéterminée. Cette solution offre un taux d’intérêt plus élevé que celui d’un compte d’épargne classique, mais attention… votre argent est bloqué pendant cette période et vous ne pouvez pas l’utiliser. Ce type de compte est idéal si vous n’utilisez pas cet argent pendant un certain temps.
L’ouverture d’un compte d’épargne séparé pour votre congé sabbatique est un autre moyen de gérer efficacement votre épargne. Cette démarche permet non seulement de garder le contrôle, mais aussi de résister plus facilement à la tentation de retirer de l’argent pour d’autres objectifs. En outre, un compte d’épargne séparé vous permet de mieux évaluer l’avancée de votre épargne.
Autre alternative, investir dans des placements pour financer votre congé sabbatique, bien que les rendements plus élevés s’accompagnent également de risques plus importants. Par ailleurs, il est préférable d’opter pour une perspective sur plusieurs années, afin que vos investissements se rétablissent en cas d’évolution défavorable du marché boursier.
Vous serez peut-être tenté·e de vendre vos investissements pour financer votre congé sabbatique. L’option est envisageable, évidemment, mais elle dépend fortement de la situation. Si vos placements sont destinés à être utilisés à long terme (pour la retraite, par exemple), leur vente anticipée risque d’avoir un impact négatif sur votre avenir financier. Vous disposez de moins de temps pour faire fructifier vos investissements et vous risquez de passer à côté de rendements importants. La situation du marché influence également beaucoup les choses : si le marché est bas, votre argent pourrait bien perdre de la valeur. Si vous finances vous le permettent, il est plus judicieux de conserver vos investissements et de vous en tenir à la stratégie établie.
Examinez vos assurances avant de prendre votre congé sabbatique. Avez-vous besoin d’une assurance voyage ? Qu’en est-il de votre assurance maladie si vous prolongez votre séjour à l’étranger ? Devez-vous mettre à jour votre police d’assurance habitation si vous envisagez de louer votre logement pendant votre absence ? Avez-vous besoin d’une assurance annulation pour les activités prévues ? Il y a de nombreuses questions à se poser et il est donc essentiel de bien se préparer pour éviter de se retrouver dans une situation délicate.
Il peut s’avérer utile de souscrire une assurance vie complémentaire, surtout si vous envisagez de pratiquer des activités audacieuses. Pensez également à votre assurance voiture si vous comptez louer une voiture ou conduire à l’étranger. En outre, vérifiez votre couverture d’assurance, surtout si vous laissez des objets de valeur dans votre maison. Enfin, tenez compte des éventuels problèmes de responsabilité, surtout si vous vous rendez dans des pays où les lois et les réglementations sont différentes. Mieux vaut toujours demander conseil à votre assureur suffisamment à l’avance.
Vivre simplement ne signifie pas se priver de tout. Il est important de trouver le bon équilibre. Dépensez votre argent pour des choses qui vous font plaisir, sans tomber dans l’excès. Par exemple, si vous vous octroyez du temps pour voyager, vous vivrez peut-être hors de vos habitudes. Les bus coûtent moins que les avions, cuisiner soi-même est moins cher que de manger au restaurant et le prix des guides locaux est inférieur à ceux des guides liés aux agences de voyages. Pour économiser sur vos frais d’hébergement, l’échange de maisons constitue un moyen amusant et peu coûteux de séjourner dans un autre pays, tout en vous offrant l’occasion de découvrir la vie au milieu des locaux.
Qu’advient-il de ma pension en cas d’arrêt de travail pendant un an ? Qu’en est-il de mon d’imposition ? Et si je tombe malade ? Serai-je imposé·e si j’exerce un travail complémentaire à l’étranger pendant mon voyage ? Il n’existe pas de réponse standard à ces questions. Pensez à prendre vos renseignements bien à l’avance. Un coup de fil ou un e-mail au service des pensions, à l’ONEM, au service des impôts, à votre assurance-maladie, etc. ne coûte rien.
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