Combien gagnez-vous en allant au travail en vélo ?

Aujourd’hui, en théorie, les employeurs versent une indemnité vélo à leurs salariés pour leur permettre de se rendre au travail. Pour savoir si vous avez droit à cette indemnité, consultez la convention collective (CCT) de votre secteur ou de votre entreprise, la réglementation du travail ou votre contrat de travail.

À partir de mai 2023, les choses changent pour les employés du secteur privé. En effet, ils auront désormais la possibilité de demander une indemnité vélo. Les syndicats et les organisations patronales ont conclu une convention collective nationale à ce sujet au mois de janvier.

Grâce à cette initiative, les syndicats et les employeurs espèrent inciter un plus grand nombre de personnes à passer au deux-roues. En Flandre, environ 20 % des employés se rendent au travail à vélo, contre 7 % à Bruxelles et un peu plus de 2 % en Wallonie.

Quel est le montant de l’indemnité vélo ?

Les personnes qui se rendent au travail à vélo et qui n’ont pas encore droit à une indemnité actuellement recevront un montant net de 0,27 € par kilomètre à partir du 1^er mai 2023 au plus tard. L’indemnité est plafonnée à une distance maximale de 40 kilomètres par jour, ce qui correspond à un maximum de 10,8 € net par jour.

La nouvelle convention collective possède un caractère complémentaire, autrement dit, rien ne changera pour la plupart des salariés qui bénéficiaient déjà d’une indemnité vélo. S’il existe déjà une convention collective prévoyant une indemnité vélo, la convention existante reste en vigueur. Les employeurs ne sont donc pas tenus d’augmenter l’indemnité si elle est inférieure à 0,27 € par kilomètre. Cependant, si vous bénéficiez d’une indemnité vélo prévue dans votre contrat de travail ou dans le règlement du travail/réglementation de l’entreprise (et ne relevant donc pas d’une convention collective), elle entre dans le cadre de la nouvelle convention collective nationale complémentaire.

Quels sont les déplacements concernés ?

L’indemnité vélo est uniquement destinée aux déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Il peut s’agir d’un trajet entre votre domicile et votre lieu de travail, ou jusqu’à une gare si vous effectuez une partie de votre déplacement en transports en commun. Si vous faites un crochet pour vous rendre rapidement à la garderie ou au supermarché avant ou après le travail, il vous faudra déduire ces déplacements des kilomètres à rembourser. L’employeur peut baser l’indemnité sur le trajet le plus court entre le lieu de travail et le domicile, mais il peut faire une exception si vous effectuez un trajet plus long pour emprunter une route plus sécurisée.

Et pour les vélos électriques ?

L’indemnité vélo n’est pas liée à un type de vélo spécifique. Que vous veniez au travail avec un vélo de ville, un vélo de course, un vélo cargo, un vélo pliant ou un vélo tout-terrain n’a aucune importance. De plus, rien ne vous oblige à utiliser votre propre vélo. Vous pouvez bénéficier de l’indemnité vélo même si vous utilisez un vélo d’entreprise. Il en va de même pour les vélos électriques ou les speed pedelecs. Les « vélos » motorisés sont donc autorisés, à condition qu’ils soient électriques.

Les motos et les cyclomoteurs ne sont pas considérés comme des « vélos ». Il en va de même pour les planches à roulettes, les skateboards, les patins à roulettes, les hoverboards et les segways. Ces moyens de transport ne sont pas considérés comme vélos. Vous ne bénéficiez donc d’aucune indemnité pour ces engins.

L’indemnité vélo est-elle imposable ?

Pour l’année d’imposition 2024 (revenus de 2023), l’exonération maximale est de 0,27 € par kilomètre parcouru. Si votre employeur verse 0,20 € par kilomètre, ce montant est totalement exonéré d’impôt. Cependant, si votre employeur vous octroie une indemnité de 0,30 € par kilomètre, seuls 0,27 € sont exonérés d’impôts. Les 0,03 € restants sont en principe imposables (parce qu’ils sont considérés comme un salaire). En d’autres termes, tant que l’indemnité ne dépasse pas 0,27 € par kilomètre, le fisc ne frappera pas à votre porte.

Peut-on combiner une indemnité vélo avec une indemnité de transport public ?

Oui, tout à fait. Vous pouvez également bénéficier d’une indemnité vélo si vous combinez le vélo avec les transports publics (train, bus ou tram), même en cas d’intervention pour votre abonnement de train, par exemple. Bien entendu, il n’est pas possible de cumuler l’indemnité vélo et la participation aux frais de transport public pour le même trajet. Vous ne bénéficiez donc d’une indemnité vélo que pour le trajet que vous effectuez à vélo entre votre domicile (ou votre lieu de travail) et la gare.

Quel montant peut-on économiser en se rendant au travail à vélo ?

Le montant de l’indemnité dépend de plusieurs facteurs : la distance, la fréquence à laquelle vous vous rendez au travail à vélo, le montant de l’indemnité vélo que vous recevez et le régime qui s’applique à votre situation (par exemple, si vous bénéficiez du nouveau régime, la limite est fixée à 40 km par jour). Si chaque kilomètre effectué à vélo vous est remboursé à hauteur de 0,27 €, voici les montants exonérés d’impôts que vous économiserez après un an de travail :

Les chiffres sont calculés sur la base de 48 se­maines de travail.

Vous faites 5 km à vélo pour vous rendre au travail et 5 km pour en revenir, deux fois par se­maine ? Dans ce cas, le montant de votre indemnité vélo s’élève à 259 € non imposables. Si vous parcourez 40 kilomètres par jour et par tous les temps avec votre vélo électrique, vous pouvez mettre jusqu’à 2 592 € dans votre poche. Mais il est possible de toucher une belle somme même si vous vous déplacez moins à vélo. Faire 5 km à vélo une fois par se­maine, aller-retour, vous rapportera jusqu’à 64,8 €. Pour information, en 2021, les navetteurs qui ont circulé à vélo ont touché en moyenne 270 € grâce à leur indemnité vélo.

Voyez plus large

Calculer son indemnité vélo est assez simple, mais l’utilisation du vélo pour se rendre au travail présente bien d’autres avantages :

• En laissant votre voiture au garage, vous économisez des frais de carburant ou d’électricité. Un montant qui peut même atteindre une belle somme si vous troquez définitivement votre voiture contre le vélo.
• Se rendre au travail à vélo a de nombreux bienfaits sur la santé. Un peu d’exercice est la façon idéale de commencer ou de terminer votre journée (de travail).
• Vous gagnerez peut-être même un temps précieux en évitant les embouteillages matinaux.
• Enfin, en optant pour le vélo plutôt que la voiture, vous faites un geste pour la planète, pensez au bénéfice environnemental et social.

Mais il y a aussi certains inconvénients :

• Les trajets en vélo prennent plus de temps.
• Si vous n’investissez pas dans des vêtements adaptés, vous risquez parfois d’arriver au travail trempé ou de devoir rentrer chez vous sous une pluie battante, de quoi mettre de mauvaise humeur lorsqu’il faut reprendre une douche.
• L’entretien d’un vélo coûte aussi de l’argent.
• Certains tronçons de route sont peu adaptés aux deux-roues, voire dangereux.

Pour résumer, les éléments à prendre en compte sont nombreux. Vous avez bien réfléchi et vous avez décidé d’utiliser (davantage) le vélo pour vos déplacements vers votre lieu de travail ? À vous de décider si les nombreux avantages l’emportent ou non sur les inconvénients de ce nouveau moyen de transport. Le mieux est tout simplement de vous lancer. Il vous faudra peut-être un petit temps d’adaptation, mais vous vous ferez une opinion rapidement.